30 août 2015

Victoire au Tour-de-Bellevue, samedi 29 août 2015

Ouf ! Quelle épreuve, mais quel beau parcours ! Lorsque j'ai décidé au printemps de me préparer pour cette course, j'étais loin d'imaginer que ce serait si dur. Facile, je me disais, je peux aller m'entraîner à pied depuis chez moi sur à peu près tous les tronçons du parcours. Et du fait d'une nouvelle organisation, d'un nouveau parcours, la concurrence ne me mettrait pas trop de pression, donc j'envisageais une belle balade à travers les monts et les vaux qui entourent mon home-sweet-home...
Le tour de Bellevue, c'est un peu plus de 37km, 2405m de dénivelé + et 2060m de dénivelé -. Le départ sera donné à 9h Collombey. Zut!  j'ai oublié ma montre Garmin et je déteste ça. J'ai fait une estimation de mes temps de passage, et j'aime bien avoir une référence. Tant pi, je jetterai un oeil de temps en temps à mon téléphone... Je contrôle encore une fois mon sac qui doit contenir le matériel obligatoire : minimum 1 litre d'eau, des barres, des gels, un k-way, une couverture de survie, un sifflet, un gobelet et un téléphone portable. Je suis tellement novice dans la discipline, que je m'étonne que des concurrents ont attaché des bâtons à leur sac. J'apprends que je participe en fait à un Trail et pas à une "course de montagne", dans lesquelles les bâtons de marche ne sont pas autorisés... :-) Après un petit briefing des organisateurs, c'est parti : montée d'environ 2km dans la forêt puis descente sur Muraz. Après environ 5km, on attaque la "vraie" montée. 1600m plus haut, la pointe de Bellevue. Je vous laisse donc imaginer la pente moyenne de ce tronçon d'environ 8km. Je me sens plus à l'aise, comme toujours, sur les partie peu pentues, et j'en profite pour récupérer un peu. J'essaie de constamment en garder sous le pied, car une fois en haut, ce sera loin d'être fini. Devant moi au départ sont partis une dizaine d'hommes, dont la star locale Manu Vaudan. Au fil des km, je dépasse quelques concurrents qui me semblent, à leur respiration bruyante, être partis un peu vite. L'effort en solitaire ne fait que commencer.
Aux "Cavoués", on rejoint enfin un sentier que je connais bien. Mais déjà, 1h25 se sont écoulés. Il fait très très chaud. Moi qui pensait arriver au sommet en moins de 2h, et bien, ce sera beaucoup plus long. Mais à partir de ce moment là, je ne regarde plus jamais l'heure. Au sommet, Gianni et Eliah, mon mari et mon fils, sont là comme prévu pour m'encourager et me ravitailler. Je prends quelques secondes pour m'arrêter, boire, m'arroser.
Mais le tronçon que j'appréhende le plus m'attend, la combe de Dreveneuse, à commencer par la descente dans un pierrier juste sous la pointe de Bellevue. Genre, magnifique à faire avec des bonnes chaussures de marche et un pic nic. C'est très glissant et, plus c'est instable, plus c'est raide, et plus je suis mauvaise !! Les 2 minutes gagnées sur Candide Granger (qui a des bâtons) que j'ai dépassé dans la montée sont vite avalées, et je le perd vite de vue. Tout le vallon n'est constitué que de sentiers caillouteux, de pierriers, voir même de petites barres rocheuses à escalader. Le faux-pas n'est pas conseillé. A Chalet-Neuf, une petite remontée avant de retrouver mes hommes et le ravitaillement. Je me sens très éprouvée par l'effort et la concentration nécessaires pour ces  5 petits km  de la combe de Dreveneuse. Je suis à mi-course et à ce que j'apprendrai plus tard, cela fait presque 3h que je cours !! Heureusement, la descente sur le Pas-de-Morgins est "facile", j'ai Candide en point de mire, et on a même droit à 2km sur du goudron. Mais il faut gérer car les crampes commencent à se faire sentir. Au Pas-de-Morgins, nouveau ravitaillement. Tour du lac, puis descente sur la Vièze de Morgins, passage sous le télésiège de la Foilleuse, puis on attaque la montée de l'Abérieu pour la "dernière" difficulté, le passage à Savolaire. Chaque changement de terrain ou de dénivelé me provoque des crampes, mais après quelques minutes, ça va. Me monte bien et j'ai définitivement lâché Candide, le seul concurrent que j'avais en point de mire depuis des km. A Savolaire, je pense que mon "calvaire" est terminée, puisqu'il reste 7km de descente (mais 900m de dénivelé -). Au départ, ça roule bien, je dépasse encore un concurrent qui semble épuisé. Mais les organisateurs ne nous épargnent pas. Des petites remontées, des champs à vaches, des cailloux, rien qui permettent d'aller vite et de boucler ce Tour rapidement. J'aspire les dernières gouttes d'eau de mon Camel Bag, les crampes me laissent tranquille sauf quand il faut passer sous les barrières des vaches :-).
Puis enfin, l'arrivée à Troistorrents. Je suis épuisée mais heureuse. Et comme me le fait remarquer mon mari, personne ne m'a obligée à le faire ! Je suis stupéfaite d'apprendre que j'ai "couru" pendant 4h46!!! Je comprends que j'ai été un peu optimiste avec une estimation en 4h, pour ce parcours pas du tout roulant et très technique. Je gagne chez les dames et je suis 4ème au scratch.
Nous habitons une magnifique région...

1 commentaire:

  1. Blog très intéressant. Notamment les posts concernant la préparation au Marathon des championnats d'Europe. Bravo !

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